Le ligelizumab, nouvelle biothérapies en développement

Le ligelizumab, une nouvelle biothérapie en développement dans l’urticaire chronique spontanée

Le ligelizumab est une nouvelle biothérapie développée dans l’urticaire chronique spontanée, ciblant, comme l’omalizumab, les IgE*. Elle possède une affinité 50 fois plus importante que l’omalizumab pour les IgE humaines.

Les études de phase 2* ont comparé l’efficacité de plusieurs doses de ligelizumab ( 240 mg/ 4 semaines, 72 mg/4 semaines, 24 mg/4 semaines, 300 mg/4 semaines, une dose unique de 120 mg) versus omalizumab 300mg/4 semaines et placebo. Elles ont mis en évidence une efficacité importante  sur les lésions d’urticaire avec, pour la dose de 72 mg toutes les 4 semaines, 51.2% des patients ne rapportant plus aucune lésion à la semaine 12, contre 25.9% des patients sous omalizumab. L’efficacité du traitement se maintient  jusqu’à la fin de l’étude (soit semaine 52) avec plus de 50% de patients atteignant à cette date un score UAS 7=0.

Les effets secondaires rapportés dans cette étude de phase 2* sont comparables en terme de fréquence et de sévérité entre le ligelizumab et l’omalizumab entre 0 et 12 semaines,puis stables durant la durée de prolongation de l’étude jusqu’à S 52.

Deux études de phase 3* sont en cours pour évaluer l’efficacité et la tolérance du ligelizumab à 72 et 120 mg toutes les 4 semaines dans la prise en charge de l’urticaire chronique spontanée en échec aux anti histaminiques.

Mieux comprendre

*IgE correspond à Immunoglobuline de type E ce qui est un synonyme d’anticorps

Etudes de phase 1, phase 2…Quezako ?

*Phase 1 : Tolérance ou innocuité

Des quantités croissantes de la nouvelle molécule sont administrées à des volontaires sains, sous surveillance étroite. Cette phase permet d’évaluer les grandes lignes du profil de tolérance du produit et de réaliser une première évaluation des propriétés pharmacocinétiques.

*Phase 2 : Efficacité du produit sur de petites populations et recherche de dose

La phase 2 précoce permet de confirmer, chez un petit nombre de personnes, les propriétés pharmacodynamiques déjà observées chez l’animal et de poursuivre les études de pharmacocinétique. La phase 2 permet aussi de mettre en évidence l’efficacité thérapeutique du nouveau médicament, de déterminer la posologie efficace et d’identifier les principaux effets indésirables survenant à court terme. Ces essais sont en général de courte durée.

*Phase 3 : Études « pivot »

Les essais de phase 3 visent à confirmer les propriétés thérapeutiques du médicament sur des effectifs de patients plus importants avec des durées de traitement plus prolongées. La phase 3 permet d’établir des recommandations pour l’usage futur du médicament comme les interactions médicamenteuses, l’influence de l’âge…

A rajouter une phase 4, après l’obtention de l’AMM, qui se déroule tout au long de la vie du médicament et dont l’objectif est notamment d’affiner la connaissance du produit, de mettre en évidence les effets indésirables rares, de mieux connaître la fréquence des effets indésirables et de mieux évaluer sa place dans la stratégie thérapeutique.

SOURCE: LEEM

Arm JP et al. Pharmacokinetics, pharmacodynamics and safety of QGE031 (ligelizumab), a novel high-affinity anti-IgE antibody, in atopic subjects. Clin Exp Allergy. 2014 Nov;44(11):1371-85

Bernstein J.A. et al. Ligelizumab achieves sustained symptom control up to 1 year in the majority of patients with chronic spontaneous urticarial Results of the 1-year extension study of the Phase 2b trialAbstract #11224. Presented in Late Breaker at the American Academy of Dermatology Annual Meeting in Washington, D.C., March 1–5, 2019

Auteur : Dr Anne-Claire Fougerousse ,Dermatologue, praticien hospitalier Hôpital Bégin Saint Mandé (94)